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Rendre justice un acte politique, approche transdisciplinaire

Le fait de rendre justice est un acte politique dans la mesure où il implique à la fois une décision qui impacte la société et des individus, et rend compte de la représentation qu’une société se donne d’elle-même. En ce sens l’acte de rendre justice est une forme qui engage collectivement une société donnée, avec son histoire, sa sociologie, ses valeurs et son régime. Dans cette perspective il s’agit d’interroger la place du juge dans la société, le rôle de son office, son environnement, et sa marge de manœuvre et donc de se demander comment l’autorité judiciaire, à travers le juge, participe-t-elle à une mise en forme du social. Le pouvoir exécutif peut-il et doit-il intervenir pour encadrer cet acte ? Le juge doit-il être désigné par le peuple ? La justice civile, régie par les dispositions du statut personnel, est une affaire religieuse, est-elle ainsi en opposition avec l’État ?

Questions de débat : Quelles sont les conditions politiques requises pour rendre justice ? En quoi l’indépendance du juge est-elle nécessaire ?

 

Rendre justice renvoie à de perpétuelles interrogations que se posent les hommes en ce qui concerne l’organisation de la Cité. La justice est en effet une interface entre les individus et les institutions qu’ils se donnent. Dans cette perspective il s’agit d’interroger le sens de la justice avec toutes les tensions qu’il peut impliquer, comme par exemple entre la loi et la jurisprudence, l’opinion publique et le juge, la coutume et l’Etat de droit, etc.

Questions de débat : Un jugement cruel peut-il être juste ? Pourquoi et au nom de qui doit-on rendre justice ? Rendre justice, est-ce contribuer à faire évoluer la société ?

 

Rendre justice n’est pas une opération surgissant ex nihilo. C’est un acte qui s’inscrit dans des histoires, dans des sociétés particulières qui ont toutes connues des évolutions différentes. Il existe cependant des points communs qui permettent anthropologiquement de pointer des convergences de base comme le souci d’arrêter le cycle des vengeances privés qui mènerait, sans l’acte de rendre justice, à la dissolution de la société. Dans cette perspective il s’agit d’interroger le fond commun du rendre justice dans les pays arabes, mais aussi les particularités que l’on peut y retrouver.

Questions de débat : En quoi le décalage entre les lois, les mœurs et la pratique affecte-t-il le rendu de la justice ? Quelle est la marge d’interprétation de la loi par le juge ? Doit-il la respecter à la lettre ?

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La philosophie politique appréhende la fonction du gouvernement comme partie liée à la création de la loi. Or, l’islam classique est un contre-exemple du “gouverner c’est légiférer”. Le droit islamique (fiqh) n’est pas l’émanation de l’exécutif, et s’est même constitué de façon autonome. Son établissement comme référence ultime des juristes ultérieurs, lui confère également une certaine caractéristique diachronique, où le souverain a pu encore avoir moins d’influence sur le droit pré-existant. En d’autres termes, la typologie des sources du pouvoir et du droit en islam est une curiosité, voire un défi à la philosophie politique contemporaine.

Si le droit islamique est autonome dans son rapport au pouvoir, pouvons-nous y voir une tension voire une contradiction entre l’autorité temporelle et l’autorité religieuse? Avec le christianisme le droit est réservé au domaine religieux de l’Eglise, ce qui conduira l’Empire puis les royaumes chrétiens à l’adoption du droit romain pour pallier à ce manque. D’aucuns y ont vu une brèche permettant le processus de sécularisation. Avec cette tension que vous décrivez entre droit islamique et pouvoir peut-on y voir une dynamique similaire à l’oeuvre?

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