Sait-on que le droit égyptien eu lui-même une influence fondamentale dans l’élaboration du droit romain via les philosophes grecs ? Les égyptiens, à la fin du IVème millénaire avant notre ère, avaient déjà fait la différence entre, d’une part, une justice générale relevant d’un ordre cosmique garantit par le roi et la morale, et, d’autre part, […]
Rendre justice
Cette composante cherche à entamer une discussion pluridisciplinaire sur la définition du rendre justice dans les pays arabes. Car rendre justice c’est établir un lien entre individu, valeurs et société aussi bien avec l’exercice du pouvoir judiciaire. C’est ainsi une thématique au croisement de la sociologie, de l’anthropologie, et de la philosophie du droit. Il s’agira, à partir d’une conception du rendre justice dans une perspective historique, de débattre de ce qu’est la justice au Moyen-Orient et en quoi rendre justice est un acte politique. In fine, il s’agira d’ouvrir le débat sur les conceptions de la justice et les différentes façons de la considérer en pratique.
Qu’est-ce que rendre justice ? Pour qui et comment rend-on justice ? Sur quelles bases la justice est-elle rendue ? Ces questions impliquent de définir clairement ce qu’est rendre justice. La notion de rendre justice implique la présence d’une tierce partie qu’elle soit idéelle ou matérielle, une personne physique ou morale. Ainsi on rend justice à quelqu’un ou à quelque chose pour reconnaître les droits, les mérites, la valeur de quelqu’un, de quelque chose. Selon une approche juridique, rendre justice c’est l’affaire des acteurs du pouvoir judiciaire, ceux qui disent la loi, les magistrats. Cependant, le rôle de ces praticiens du droit mettant en œuvre la loi ou bien s’en faisant le relais sont dépendants des impératifs de ce qu’est pour eux « rendre justice ». Il se dessinerait alors un écart entre le droit positif et la pratique de dire le droit, une transformation de l’écrit à la parole qui fait écho aux représentations des magistrats impliqués dans sa formulation. Droit qui représente, chez Durkheim1, les liens visibles de solidarité présents dans une société. En d’autres mots, le droit d’une société c’est le droit qu’elle choisi et qu’elle accepte.
L’individu, le justiciable de ce droit reconnu par la société, se voit ainsi imposer deux impératifs, l’un est la soumission à la règle de droit et l’engagement de ne pas se rendre justice par ces propres moyens. L’autre c’est l’intermédiation opérée par le pouvoir judiciaire.
Dans l’acte de rendre la justice apparaîtrait alors un lien entre individu, valeurs et société. L’individu face aux valeurs de la société, à son droit et face au pouvoir judiciaire.
Car rendre la justice c’est également exercer le pouvoir judiciaire dans la reconnaissance du droit des personnes, le respect des principes du procès équitable, de la probité et de la déontologie. L’écart entre les textes et la pratique fait ainsi entrer l’acteur qui rend justice. Quel est le parcours de cet acteur à travers l’histoire et quelles sont ses représentations de l’acte de rendre justice aujourd’hui ?
1 Émile DURKHEIM, De la division du travail social [1893] ; réimpression (2007), PUF, Paris,